Dernière mise à jour le 21 octobre 2023
Planeur AZIK Frédéric
Frédéric :
Construction de l’AZIK version Light (mais pas trop)
Les
caractéristiques de ce nouvel AZIK :
- Envergure : 180 cm
- Longueur : 108 cm
- Surface alaire : 30,8dm²
- Poids : 1kg : ailes 400grs/fuso+stab 600grs
- Charge alaire : 30,8 grs/dm²
- Aile : Profils TP66/66s, Cordes 23/12cm, Flèche 3cm
- Dièdre : 0° à l'extrados
- Stab : Demi-envergure 24cm, Profil TP29, Cordes 13/7,5cm
Cette
aventure commence par la réception d’un
colis contenant les éléments
nécessaires à la construction de ce joli
petit planeur qui me plait depuis déjà bien
longtemps. J’avais quitté les pentes et
l’aéromodélisme durant des
années, entre 2000 et 2023, mais sans jamais oublier de
regarder de temps en temps les évolutions et
nouveautés
concernant notre joli loisir, et surtout, en ce qui me concerne, le vol
de pente et les modèles très
voltigeurs… Je me
souviens encore de mon étonnement et mes très
belles premières impression lorsque l’Azik
commença à poindre le
bout de son nez tout rond sur les différents
réseaux. Cet été, une belle rencontre
me donna l’opportunité très
heureuse d’en obtenir un fuselage et j’avoue que
cela me rendit extrêmement heureux. Je remercie encore la
personne qui m’a offert ce joli cadeau et dont je tairais le
nom par respect pour sa gentillesse et sa discrétion.
Je le disais donc, tout commença par le réception
d’un colis qui contenait, le fuselage et les noyaux
d’ailes et de
stab…
AIE AIE AIE…
Comme vous pouvez le constater, ma joie fut de courte durée
et grande fut ma déception à
l’ouverture d’un carton très
abimé qui laissait présager du
pire.
Le bras de levier du fuselage était complètement
écrasé juste avant la dérive et bien
heureux qu’il fut en kevlar,
sans quoi l’opération de restructuration aurait
été bien plus compliquée, voire
peut-être impossible.
Les noyaux étant, quant à eux, totalement
inutilisables, je me mettais en quête d’une
personne capable de me les
refaire. Merci François !
En attendant que François ait le temps de me
découper les noyaux d’aile, je consacrais le mien
à la remise en état de ce joli fuselage.
Remise
en ligne et blocage à la cyano, ponçage du
gelcoat sur la zone traumatisée, pose de renforts en carbone
sur et sous le fuselage et enfin pose d’un bandeau de fibre
de
verre 110g par-dessus la zone abimé. La remise en forme
et le réalignement de la dérive a
nécessité l’utilisation d’un
sèche cheveux afin d’assouplir la
résine. Après ponçage et masticage, il
ne me restait qu’a lui refaire une peinture,
malheureusement pour moi, sur toute la surface du
fuselage car je ne trouvais pas le même blanc.
Le poids du fuselage avant peinture, et après
réparations : 232g. La peinture sur la totalité
du fuselage a amené le
poids final a 245g. Rien de très méchant, mais
c’est un peu dommage au regard de la qualité
initiale de celui-ci.
Entre
temps, j’avais récupéré les
noyaux d’ailes et de stabs auprès de
François et je pouvais donc m’atteler à
la
construction de ce petit planeur rescapé de son passage
entre les mains d’un vilain transporteur
J’ai donc commencé cette construction par la
réalisation des stabs, coffrés en balsa 1 mm avec
renforts en mèche
carbone intrados/extrados, au niveau de la clé sur toute
l’envergure et au niveau de la clé
d’incidence sur 5
centimètres.
Je commence par la mise en place des fourreaux de clé avant
coffrage en ce qui concerne le stab.
Une bande de fibre de carbone de 2.5 cm de large vient renforcer le
bord de fuite. Le tout est coffré sous vide avec une machine
de type lidl qui fonctionne vraiment très bien.
Ayant déjà réalisé une
paire d’aile avec un bois bien plus rigide auparavant avec
cette méthode, je ne doutais pas
un moment de cette technique pour réaliser les coffrages de
l’azik. La charge en résine est
très légère,
étalée sur le bois au rouleau puis sur les
éléments composites afin de bien les
imprégner. La lamination se fait
ensuite dans un sac scellé sous vide avec l’ajout
d’un film en mylar coté gaufré du sac
pour
éviter tout marquage si la résine venait
à traverser le bois.
Pose
des fourreaux de clé de stab et résine
microballon.
Les
stabs après leur sortie des sacs sous vide.
Coffrage de l’emplanture en balsa 3 mm
Coffrage
du BA et des saumons en balsa 5 mm
La dérive est réalisée en structure balsa 2 mm marouflé carbone. Le plus léger possible.
Sur la balance 11g
Après grattage 10g...
Le
logement du fourreau de clé d’incidence du stab
est percé en dernier. Le fourreau se compose d’un
tube plastique souple de 3 mm externes pour 2 mm internes. Il vient 4
cm
derrière la clé de stab et passe très
justement dans l’épaisseur du profil. Les deux
petits renforts en carbone sont les bienvenus pour solidifier la zone
et
guider le foret . Je n’ai malheureusement aucune photo de
cette opération.
Il est temps maintenant de m’attaquer à la grosse
partie du chantier, la préparation des noyaux
d’ailes et de tous les éléments
nécessaires au coffrage
de celles-ci. D’origine la version «» de
l’Azik possède des ailes structures
très légères mais qui
n’autorisent pas
beaucoup plus que 30kms/h de vent sans voir leur structure commencer
à souffrir. Ma volonté est de construire un
planeur plus
polyvalent tout en restant sous la barre du kilo en ordre de vol. Mes
ailes seront donc coffrées mais
légères.
Je commence par la réalisation d’une fente de 1.5
mm perpendiculaire à l’emplanture sur 40 cm.
Celle-ci est réalisée au cutter en suivant deux
réglets en acier collés au scotch de chaque
coté de l’aile. Elle viendra accueillir le
longeron en contre plaqué 1.5 mm renforcé carbone.
Pose du longerons en ctp/carbone. Il est collé à l’époxy lente dans les dépouilles pendant 24h
Viens ensuite la découpe du logement du fourreau de clé d’aile, je vais détailler ma façon de faire ci-après.
Contrairement
à beaucoup de constructeurs, je réalise la pose
du fourreau de clé d’aile après
coffrage, ce qui m’évite toute une
étape de coffrage,
ponçage, masticage que je trouve bien fastidieuse et
légèrement aléatoire en terme de
calage.
Je m’explique : Si je pose mes fourreaux avant coffrage, je
travaille avec un matériaux très souple
qu’est le polystyrène, je vais devoir caler mes
noyaux dans leurs
dépouilles, sans être certain que ce calage sera
précis et qu’il sera toujours le même
une fois
l’aile coffrée, même si je prends grand
soin a bien fixer mes noyaux au moment de les laminer. Sans parler des
étapes de remplissage avec
du balsa, microballon ou autre, suivies du sempiternel
ponçage afin de retrouver une surface lisse et conforme au
profil...
Je
préfère donc une technique que j’ai
développé et que je trouve très simple
:
- Découper juste derrière le longeron une bande
de polystyrène d’une largeur correspondant
précisément au diamètre du fourreau de
clé d’aile,
ainsi qu’à sa longueur. En ce qui me concerne ; 12
mm x 15 cm
- Retirer le morceau ainsi découpé et
l’emballer soigneusement dans du film alimentaire. Bien
fermer les extrémités.
- Et remettre les morceaux emballés dans leur emplacement
d’origine. Inutile de les bloquer, ils ne bougeront pas.
- Après coffrage, pour les retirer il suffit d’y
enfoncer un pic a brochette en bambou dans le bon sens des fibres et de
tirer… Ca sort tout seul. Un petit outil de grattage
permettra ensuite d’enlever le film alimentaire qui lui reste
dans l’aile. Vous obtenez ainsi un logement de fourreau
de clé d’aile parfaitement dimensionné
et perpendiculaire à l’emplanture.
Je
passe maintenant à l’étape du coffrage
en lui-même et commence, avant toute autre chose,
à dessiner sur les ailes les emplacements des
différents
éléments et à reporter des
repères au niveau de l’emplanture et du saumon de
chaque noyaux. Le repère important est la ligne
d’articulation des gouvernes afin de bien la retrouver
après coffrage. Pour l’emplacement des puits de
servos je
transfère sur une feuille mon dessin
réalisé sur l’aile afin de pouvoir les
retrouver ensuite sans avoir à tout re-mesurer.
Ensuite, je prépare mes coffrages en balsa 1 mm en
assemblant mes planches avec du scotch de masquage bleu et je les
découpe a la dimension en me servant des
dépouilles.
Une fois ces
éléments terminés, je
prépare en double tous les renforts en fibre de verre et
carbone qui vont venir
entre le noyau et le
balsa a savoir, par aile :
- Deux longerons UD carbone 160g de 2.5 cm extrados et intrados
- Deux cravates en fibre de verre 110g largeur égale a
l’emplanture, la pointe allant 5cm au delà de la
clé d’aile.
- Un tissu d’arrachage de 4 cm de large pour
l’articulation des gouvernes.
- Une bande de fibre de verre pour couvrir les ailerons afin de les
rigidifier.
- Deux carrés de 8x8 cm pour les puits de servos a coller a
l’extrados, ainsi que la bande de fibre des ailerons.
Une fois tous les éléments découpés, je pèse la totalité des composants d’une aile afin d’obtenir le poids global. Ici 116g. Ensuite je retire le poids des noyaux seuls afin de trouver le poids de ma résine qui correspond en gros a 50% des éléments de coffrage. Je ferais donc 45g de résine pour réaliser mon coffrage soit, 50% du poids des éléments ce qui me donne une quantité de résine bien trop importante mais sans surprise.
Tous
les éléments de mes ailes sont ensuite
disposés sur mon plan de travail afin que je puisse les
identifier rapidement.
Je précise que je travaille sur mes coffrages, et pas sur
les noyaux, je prépare donc mes deux coffrages face a moi,
BA contre BA, les emplacements des différentes
éléments étant indiqué sur
les balsa.
Je pose dans l’ordre :
- 1 couche de
résine bien étalée
- Les carvates en FdV
et les renforts d'ailerons, puits de servos et tissu
d’articulation.
- Les longerons en UD
carbone.
- Le tout au rouleau
sans ajout de résine plus que
nécessaire.
Les ailes sont ensuite laminées sous vide de la même manière que les stabs, avec l’ajout d’un mylar coté gaufré du sac afin de ne pas avoir de joli bas reliefs en résine a poncer après le décoffrage. Les ailes sont placées à plats dans leurs dépouilles pendant 24h.
Une
fois décoffré, il reste a retirer le scotch bleu
et le morceau de polystyrène qui encombre maintenant le
logement du fourreau de clé d’aile.
Un petit ponçage de surface éliminera les petits
défauts, et un bon affinage du bord de fuite permettra
d’obtenir un joli profil d’aile.
La pose du fourreau de clé d’aile : Je la
réalise en une seule étape pour les deux ailes.
Sur mes planeurs de voltige, je cale mes ailes pour obtenir un
dièdre relatif,
c’est un dièdre qui donne un extrados
calé à 0° et un intrados
possédant le dièdre relatif a la perte
d’épaisseur du profil entre l’emplanture
et le saumon.
L’opération est dès lors
très simple, il me suffit de poser mes ailes extrados sur le
plan de travail, et d’insérer le fourreau de
clé en une seule partie dans son logement en
prenant soin avant de lui ajouter une petite cale de balsa
(coté extrados) afin qu’il soit centré
sur l’épaisseur du profil. Je le fixe ensuite
à l’époxy rapide contre le longeron de
l’aile. Une fois sec, il ne reste plus
qu’à couper le tube entre les deux ailes.
Le reste de la construction a ce stade devient plus classique et reste dans la lignée de la majorité des kits du commerce, je vais donc passer sur des explications que beaucoup connaissent et faire une petite galerie de photos légendée pour la fin de la construction qui ne nécessite plus beaucoup de travail.
Pose et ponçage des bords d’attaque et des saumons en balsa.
Choucroute FDV pour combler les espaces entre le fourreau de clé d’aile et le coffrage, cette étape n’est pas compliquée mais demande un peu de patience et d’application pour bien remplir les vides afin d’avoir une bonne résistance de la structure finale. Résine époxy lente, le plus de fibre possible et le moins de résine. Pour une bonne solidité sans poids inutile.
Après
le ponçage fin de toutes les surfaces, la
finesse du coffrage laisse apparaitre les
éléments en carbone de
l’aile.
Le poids avant entoilage est de 146g pour une aile et 151g pour
l’autre, mes 45g de résine étaient donc
suffisants
et bien calculés.
Poids final de l’aile avant la mise en place des servos 173g. Les ailes font 200g chacune en ordre de vol, entoilage oralight. objectif atteint.
Premier montage à blanc et mise en croix. Les tétons d’incidence de l’aile sont collés en place après cette étape.
L’installation radio est des plus classique et
nécessite des micros servos puissants. Profondeur sur jonc
carbone 5 mm, dérive par câbles AR. Les fils sont
passés dans les ailes par fraisage
après coffrage avec un tube alu monté sur une
perceuse.
Le premier vol de réglage de l’Azik a eu lieu
à Erquy, (quelques jours avant l’interdiction de
vol) par un vent d’ouest capricieux et avec un servo
d’aileron présentant
un retour au neutre défectueux. Rien de très
folichon si vous ajoutez à cela un centrage
arrière
complètement exagéré.
Malgré cela les qualités de vol de ce petit
trublion laissaient présager de jolies choses.
Après un vol de 5 min me laissant le temps de noter les
points de réglages importants à corriger, retour
à l’atelier pour, premièrement,
effectuer le changement de servo sur
l’aile droite, ajouter 40g de plomb pour ajuster le centrage
a 83 mm du BA. J’étais vraiment trop
arrière.
Le matériel utilisé est :
Servos
: profondeur et dérive Blue bird BMS 125 WV HV 7.5
kgs, ailerons Sumo HV 2107 MG 8 kgs
Récepteur Flysky FS IA6B
Accu lipo 800 mah
Poids final en ordre de vol : 1000g . Envergure 180 cm, (original 170).
Charge alaire 30g/dm²
Pour conclure, et après quelques vols et séances
de réglages, ce petit planeur se
révèle être une véritable
bonne surprise dans beaucoup de domaines. Sa capacité
à
voler dans le petit temps est excellente, en comparaison, quand mon ahi
vole bien, l’Azik vole mieux… Le tp66-66S
fait des merveilles sur cette machine relativement
légère, les accélérations
sont franches sans que le planeur
ne soit rapide. La vitesse plafonne très vite mais les
restitutions sont très intéressantes.
L’Azik passe
toute la voltige dans très peu d’air et sur une
très petite pente, une dune de 5 m lui suffit avec 20 kms/h
de vent. Les figures positives et
négatives s’enchainent sans problème et
avec une fluidité qui m’a réellement
étonné. Le vol dos avec du snap flap ne demande
quasiment aucun soutien. Les figures déclenchées
sont franches et stoppent
parfaitement sans aucun contre ni abatée de la part du
planeur. C’est unvrai plaisir que
d’évoluer dans un tout petit
espace sans aucun stress ni pression car il ne se montre jamais
vicieux, jamais pressé, jamais trop rapide…. Un
voltigeur
d’apparence tranquille mais qui s’amuse
d’un rien en réalisant presque tout… Il
est très vite devenu mon coup de
cœur et m’accompagne dans toutes mes sorties.
Si j’ai pu être légèrement
déçu au début de son poids un peu
élevé, je ne le regrette en rien
aujourd’hui car je pense que plus léger, il ne
fonctionne certainement pas de
la même manière , et possiblement pas aussi bien.
Ou, tout du moins, pas aussi bien pour ma manière de voler.
Si je devais lui trouver un défaut c’est une
trainée un peu trop importante du fuselage sur les tonneaux
et qui demande de très gros débattements des
ailerons
pour trouver un taux de roulis dynamique. Pour le reste, je
l’adore vraiment. Merci à François pour
m’avoir aidé, merci pour le fuselage à
qui saura, merci à ceux qui prendront le temps de me lire et
au plaisir de vous croiser à la pente.
Bien aéromodélistiquement votre.
Frédéric